vendredi 31 décembre 2010

2010-12-31 Un ticket pour le toit de l'Afrique

Le lendemain matin, Joséphine appela «un cousin» qui organisait des tours et des excurions pour le Kilimajaro. Parfait, cela faisait partie de nos 3 objectifs de la journée: réserver notre asension du Kilimanjaro, envoyer un courriel pou dire que nous sommes bien arrivés et essayer de faire fonctionner mon téléphone avec une ligne téléphonique d'ici.

Le «cousin» nous conduisit jusqu'au centre ville tout proche. Il nous conduisit a un bureau glauque, situé dans le fond du lobby d'un hotel. Apres plus de 45 minutes a nous faire chanter des belles histoires, nous avons convenu d'aller voir ailleurs. Alors que nous cherchions le TTB (Tanzania Tourist Borad), un jeune garçon nous interpella: «TTB? TTB?». Un peu égarés, nous avons accepté qu'il nous y conduise, en sachant pertinemment ce que cela signifiait: étant lui-meme un rabatteur pour une «agence» qui organisait des tours, il nous collerait aux fesses jusqu'à ce que nous allions visiter son «employeur».

Au TTB, on ne nous donna pas beaucoup d'information si ce n'est qu'ils on un cartable avec la liste des agences enregistrées aurpres du ministere du tourisme ainsi qu'un porte carte contenant les agences «black-listées». Tres rare et au demeurant tres intéressant. Le conseil de la représentante était on ne peut plus simple: faites le tour des agences, comparez, et revenez ici pour vous assurer que votre choix est correct. Super!

Il existe 2 sortes d'agences: les agences tres structurées, se payant de gros bureaux richement décorés ayant pignon sur rue et qui vous pomettent une expérience exraorinaire. Avec un tarif qui est en lien avec les promesses. C'est souvent la que les personnes voyageant avec un certain standing vont réserver en pensant (car ce n'est pas toujours le cas) qu'ils vont en avoir beaucoup plus qu'ailleurs. Puis il y a des dizaines (voire des centaines) de petites agences, localisées dans des bureaux darriere cour, qui vendent des expéditions qu'elles sous-traitent la majorité du temps avec un tiers qui s'occupe de l'organisation. Tous les «packages» sont les memes. On choisi la route qu'on veut emprunter, la durée de l'expédition et le nombre de porteurs (bien que souvent déjà éabli). Mais toutes les prestations sont identiques, a quelques détails pres (tente de meilleure qualité, batons de marche fournis ou non, matelas plus épais, etc.).

Avec JM, nous nous sommes séparés les agences afin de gagner du temps. 2 heures plus tard, nous nous retrouvions pour comparer. Nous avons choisi une petite agence qui nous inspirait. Apres 2 heures de négociation, nous signions pour la route Macahame, en 7 jours. Pour nous accompagner: 7 porteurs, 1 cuisinier et 1 guide. Départ des le lendemain matin... le 1er janvier 2011.

Itineraire de la route Machame
Apres avoir mangé un moceau, nous nous sommes mis a la recherche d'un endroit ou envoyer un courriel. Étonnement, ce ne fut pas chose facile. Qui plus est, il était déjà 18h00 passées et les commerces commençaient a fermer, 31 décembre oblige!

Marche d'Arusha

Alors que nous demandions de l'information a une vendeuse de carte de téléphones, un jeune homme s'approcha de nous et nous proposa son aide pour trouver ce que nous chechions. Un peu mal pris, nous avons accepté. Apres avoir traversé la ville en passant par toutes sortes de quartiers et donc d'environnements plus ou moins accueuillants, nous sommes finalement arrivés a une boutique d'Internet. Peandant que JM commençait a envoyer des nouvelles, le jeune homme m'a conduit a un revendeur de cartes de cellulaire pour voir si mon téléphone foncionnait. La réponse fut non! Il fallait le faire débloquer...

Apres avoir pu a mon tour envoyer quelques courriels, nous sommes partis une fois de plus tous les 3 vers un endroit ou on pourait réparer mon téléphone. Nous avons terminé dans un corridor d'arriere cour. Un jeune homme se trouvait dans un local d'1 metre par 1 metre. En avant de lui, un ordinateur, un paquet de fils suspendus et des dizaines de cellulaires usagés. Il prit mon blackbery et pitonna sur son ordinateur. 20 minutes plus tard, nous insérions une puce de Vodacom Tanzania et j'avais un numéro de téléphone ici...

Il était 20h00 et tout le monde ramassait ses affaires ou fermait son étal pour rentrer chez soi. Avec JM, nous sommes remontés a pied jusqu'à notre hotel. Apres y avoir posé nos sacs, nous sommes retournés tous les 2 a l'endroit ou nous avions mangé la veille. Le gars des grillades sembla bien content de nous revoir. A l'intérieur, il y avait plus de monde que la veille et les regards nous dévisagerent a notre entrée. Mais nous nous sommes assis a une table, avons commandé 2 kilimajaro et les gens ont repris leurs discussions.

La place sentait l'alcool. Ici, la biere brassée dans les arrieres-salles se nomme la «banana beer» et se sert dans des bouteilles brunes sans étiquettes. Il faisait aucun doute que certains avaient attaqué la banana depuis plusieurs heures déja. A la table d'a coté, un client était dans ce cas. Il nous interpella a haute voix, dans un anglais tout aussi hésitant qu'imbibé de mauvaise biere. Il nous demanda si nous allions faire le Kili. Lui répondant que nous y allions des le lendemain matin, il haussa le ton, prétextant etre guide lui-meme, qu'il allait nous y amener et que nous devions annuler notre réservation. Il se leva et gesticulait en avant de nous. La scene dura plusieurs minutes. Il ne semblait pas y avoir de danger mais les gens autour contemplaient le spectacle avec une certaine impatince a le voir se terminer. C'est dans ces moments qu'on aimerait connaître tous les us et coutumes pour savoir comment agir. Restant calmes, sirotant notre biere en lui pretant une oreille désintéressée, nous avons laisser passer le temps. Puis un grand gaillard lui parla depuis sa table. Les 2 femmes assises a la table du soulon lui parlerent également. Ce dernier continuait son envolée lyrique... jusqu'à ce que le grand costaud se leve. Instantannément, le guide imprégné de banana reposa ses fesses sur sa chaise. Le grand costaud se dirigea au bar pour commander une autre biere. La situation était sous controle. Finalement, notre voisin de tablerevint nous voir mais avec une approche bien plus... contenue. Le ton était moins élevé mais le disours tout aussi incohérent. Nos assiettes arriverent, ce qui nous donnerait l'occasion de manger pendant qu'il parlait. Notre nouvel ami voulait échanger nos adresses de courriel. Sachant que cela nous donnerait quelques minutes de répit, JM lui demanda d'aller chercher papier et crayon pour noter la sienne. Finalement, JM prit pres de 20 minutes pour écrire la sienne (une adresse garage), prétextant mille etune interruptions (stylo qui ne fonctionne pas, nouvelle question a notre ami, distractions diverses, etc.).

Notre omelette finie, il était temps de rentrer nous reposer en prévision de la semaine d'ascension qui nous attendait. Nous avons quitté la place non sans quelques discussions de derniere minute et autres «happy new year» aux clients éméchés, mais toujours  accueillants et pacifiques. Une belle leçon de vie...

Puis nous avons remonté la rue de terre sans lumieres. Nous avons croisé toutes ces personnes qui s'en allaient sans doute feter la nouvelle année. Pour nous, ce nouvel an seraitau dodo.

jeudi 30 décembre 2010

2010-12-30 Nairobi-Arusha: la route. Quelle route?

Le taxi nous déposa en avant de minibus stationnés le long d'un trottoir. Sur Monrovia Street. En avant du «parkside hotel». Exactement la ou nous étions arrivés d'Arusha il y a 3 ans et ou nous avions passé 3 nuits avant de quitter pour Mumbai. Etonnant retour dans le passé...

En montant dans le minibus, les 2 places de la 1ere banquette étaient vides. Une aubaine! En effet, le pire endroit pour se retrouver dans un minibus bondé, c'est sur l'essieu arriere. Quand on roule sur une bosse, les amortisseurs usés et plus que solicités par la surcharge du véhicule ne font pas leur travail et laissent le douloureux travail d'amortissement a votre colonne vertébrale. D'autre part, a cause de son état, la route entre Nairobi et Arusha demeure jusqu'à ce jour une expérience traumatisante en termes de transport. Pire que la route de Luang Nam Tha au Laos. Pire que la route de Batad aux Philippines. Pire que toutes les routes jamais empruntées. Enfin, JM a des douleurs chroniques au dos. L'occasion était donc trop bone pour ne pas saisir ces 2 places vides. Premiere regle de voyage  mse en place lors de notre tour du monde: «Prends-le quand ça passe»!

Au cours des 2 premieres heures, la route fut tout a fait acceptable. Tres correcte meme. On pouvait voir les travaux majeurs qui avaent été faits pour améliorer la situation. Le passage a la frontiere fut un charme. 30 minutes et 50$ plus tard, nous étions rendus en Tanzanie. Mais la, les choses se dégraderet rapidement. Dumoins l'état de la route. L'asphalte disparu. Le rallye-rais pouvait alors commencer. Comment se fait-il qu'il n'y ait pas plus de pilotes tanzaniens dans les courses automobiles? La mécanique cognait. Le moteur gémissait. Les pneus dérapaient. Le volant allait dun bord a l'autre et les passagers se trouvaient secoués comme dans une machine a laver le linge en mode «extra sale»!

A notre arrivée a Arusha, la nuit étant tombée depuis plusieurs heures, le chauffeur nous aida gentiment a trouver un endroit ou dormir. Ne trouvant pas notre bonheur dans des prix convenant a notre budget de backpackers, il nous a conduit dans un endroit qu'i connaissait. A vrai dire, mon bref souvenir d'Arusha était une petite ville avec une rue principale proposant quelques options d'hébergement intéressantes. Mais en tournant dans la ville avec le minibus, j'ai alors pris la mesure de la taille de cette ville de... 200000 habitants!

Le minibus arriva a une intersection et s'engagea dans une rue de terre sans éclairage et bordée de cabanes de bois ou s'alignaient de bars glauque et magasins fermés. La faune qui arpentait les lieux n'avait rien de tres accueillante. Et a 20h30 passées, il était clair que plusieurs avaient depuis longtemps abusé d'une biere de mauvaise qualité. La poussiere faisait apparaître les faisceaux des phares d'ou surgissaient des ombres ambulantes. Puis nous nous sommes engouffrés dans une petite ruelle sur la gauche. Un néon écairait le panneau annonçant un hotel. Un homme degrande taille ouvrit la porte sur haut portail et nous fit entrer. Une grande cour asphaltée et une belle batisse blanche bien entretenur contrastaient avec le quartier. On nous proposa 2 chambres qu'il nous fallut négocier. Ce soir, c'était chambre a part, toilette et douche dans lachambre, et surtout eua chaude! Puis s'en vint l'heure d'aller manger. En demandant a la dame de la réception quelle étaient nos options, elle se proposa de nous accompagner dans un des établissements de la rue pour y manger quelquechose. L'expérience restera gravée a jamais. Dans la noirceur, il n'était pas facile de nous identifier comme étant blancs. Mais lorsque nous sommes arrivés a la porte de l'établissement, le regard amusé et/ou étonné des personnes présentes nous faisait bien sentir qu'il n'était pas dans les habitudes que des blancs débarquent ici. La dame de l'hotel discuta avec le gars qui se tenait au BBQ en avant de la porte d'entrée (personne ne parlait anglais dans la place, seulement le swahili qui est la langue officielle en Tanzanie). Au choix, nous avions viande fumée, spécialit/ locale, ou bien brochettes de viande dans une omelette. A voir ladite viande fumée qui était suspendue dans le sairs, notre choix ne faisait aucun doute: ce serait les brochettes!

On nous assit tous les 3 a une table. La femme de l'hotel, Joséphine, connaissait bien les gens ici. La serveuse, toute intriguée et fort curieuse de notre présence, nous servit 2 «kilimanjaro», la biere d'ici. Puis nos assiette arriverent. Délicieuses. Nous avons passé plus d'une heure a rire avec les gens de la place. Nous ne parlions pas le meme langage mais l'ambiance était excellente, communiquant par geste ou par personne interposée, Joséphine faisant office de tradutrice. Ce fut un grand moment de rencontre avec des personnes qui, a mon avis, n'avaient peut-etre jamais eu l'occasion d'échanger de la sorte avec des occidentaux. Superbes insatants de bonheur partagé.

2010-12-30 Nairobi, une ville de passage

Autrefois, le Kenya etait un pays aux portes duquel on se bousculait pour venir faire un safari. C'est pour cette raison que l'aéroport de Nairobi est devenu la plaque tournante des vols en Afrique de l'est. Mais le temps passe, avec son lot d'histoires déchirantes et marquantes. Il y a quelques année, le pays a vécu une élection difficile qui a occasionné bien des conflits a l'interne. Le résultat fut sans appels. Le tourisme se détourna vers les pays voisins, la Tanzanie arrivant en tete. C'est une des raisons pour lesquelles aujourd'hui l'aéroport de Nairobi, meme si il est toujours aussi achalandé, est devenu un lieu de transit ou on atterit le temps de trouver un transport vers un autre pays.

De notre bord, nos itinéraires respectifs ne concernaient pas le Kenya mais plutot la Tanzanie, le Rwanda et l'Ouganda.

Bananiers et charbonniers
Apres avoir avalé notre petit déjeuner, nous nous sommes dirigés vers le centre-ville, a environ 20 minutes de marches de notre B&B. En sortant, la vie qui était absente a notre arrivée la veille avait repris possession de la rue. Entre les 2 voies défoncées de la route, le terrain vague parsemé de déchets et d'eau croupie était devenu un marché de vetements a ciel ouvert. Plus loin, sur un aute terrain vague, un regroupement de cabanes de planche et de tole ou s'afféraient des dizaines de personnes. La fumée blanche sortant des toits de taule, les grands sacs blancs entassés et regorgeant de charbon ainsi que les hommes coupant des grandes branches me fit penser que c'était la le coin des charbonniers, métier essentiel a la production de cette précieuse source d'énergie.

Nous sommes remontés vers le centre plus «moderne» de la ville. On y retrouve quelques tours, de la verdure, et un parc ou se cotoyaient les ames perdues de la ville, étallées sur le gazon, et les badauds écoutant religieusement un precheur tout en voix.
Marche public de Nairobi

Nous avons fait une visite dans le marché public. De chaque coté de ce batiment dont l'allure n'a rien a envier a cele d'une église se trouvaient les vendeurs de viande et de poisson. Ici, pas de systeme de réfrigération. Tout est étallé au regard du client et on ahete ce que l'on voit. On débite sur place.



Il était midi. L'heure pour JM de réaliser une fois de plus que l'Afrique n'est pas nécesairement un continent bon marché. Dans un restaurant, les prix étaient affichés sur une pancarte. Un morceau de poulet avec quelques frites valaient l'équivalent de 7$ canadiens. Le meme prix que chez nous! Il m''était cependant inconcevable de payer autant pour un plat aussi basique. Alors que nous marchions plus tot ce matin, une afichette dans une vitrine avait attiré mon attention: «1/4 de poulet avec frites 140 shillings tanzaniens». Ce qui fait eviron 2$. Voilà qui était bien plus raisonnable! Avec un Coca-Cola chacun, la facture monta a 5$ pour nous 2. Il était maintenant temps de retourner a notre B&B pour attraper nos sas et filer dans le taxi qui allait nous mener a la station des navettes pour Arusha, en Tanzanie.

mercredi 29 décembre 2010

2010-12-29 Nairobi: RDV en terres connues

2010-12-29 rendez-vous terres connues...

La derniere journée a Montréal n'aura pas été de tout repos. Entre les courses de derniere minute, les appels téléhoniques, les courriels urgents et dix mille autres petites choses, l'heure du départ arriva relativement vite!

A 15h00, Sylvie me déposa a la station Berri-UQAM ou m'attendait Jean-Marie (depuis déjà ¾ d'heures). Le prochain mois alait se passer loin de ma douce que j'avais déjà hate de la retrouver.

En écrivant ce premier post de voyage sur mon fidele eeePC (le fameux mini-ordinateur de ASUS précurseur de la vague des mini-portables), je peine a retrouver les accents. En effet, le clavier est bien différent (et surtout tellement plus petit!) que sur nos ordis de tous les jours. Voilà pourquoi vous me verrez dans l'obligation de rédiger avec certaines fautes liées aux accents. Il se peut aussi que des coquilles se glissent ça et la. Je demande donc au lecteur d'etre indulgent...

Une fois Jean-Marie (que je nommerai JM, pour les besoins de la cause!) retourvé, la suite des choses fut on ne peut plus normale pour toute personne qui a pris l'avion au moins une fois dans sa vie: autobus - arrivée a l'aéroport - enregistement des bagages - attente -  embarquement - décollage - vol - petit rafraichissement - repas maigrichon - semblant de dodo inconfortable - réveil avec les cervicales endolories - collation rapide - descente - aterrissage - attente en rang d'oignon au milieu des passagers énervés qui veulent tous sortir les premiers de l'appareil - immigration - récupération des bagages - douanes - sortie de l'aéroport un peu déboussolé - recherche d'un taxi pour rejoindre au plus vite les lits que nous avons réservé.

Pour rejoindre Nairobi depuis Montréal, nous avons fait une escale en Europe, a Amsterdam. Pas le temps d'aller flaner le long des canaux, de défiler sur la «red-lite» ni de nous perdres dans de quelconques effluves de «funny-smokes». Juste le temps de passer une nouvelle fois un fouille en bonne et due forme avant d'embarquer dans le 747 qui nous ferait survoler la chaine des Alpes avec ses magnifiques sommets enneigés pointant au dessus des nuages et le désert soudanais aux dunes infinies.

Baobab de Noel
L'arrivée sur Nairobi se fit sans encombres. Nous n'avions pas pris nos Visas au Canada tel que requis par les autorités. Nous n'avions donc pas en poche le précieux sésame de 75$ (plus frais d'envoi aller-retour en courrier recommandé!) qui nous permettait de passer plus rapidement aux douanes. Non. Et c'était volontaire. Car contrairement a ce que les représentations dilpomatiques nous chantent dans nos pays d'origine, les visas peuvent, dans la majorité des cas, s'obtenir a votre arrivée dans un pays (un peu de recherche sur Internet vous permettra de valider pour chaque pays). Le résultat, c'est qu'au prix d'environ 1 heure d'attente, nous avons obtenu notre Visa «single entry», le meme que celui qu'on aurait collé dans notre passeport au consulat kenyan a Ottawa, pour la modique somme de 25$. Les emmerdes des envois, des photos et des signatures en moins! Les 50$ par personne ainsi économisés seront donc les bienvenus pour payer le taxi depuis l'aéroport et la premiere nuit a Nairobi...

Le taxi prit la longue autoroute qui relie l'aéroport a la ville (Sylvie, celle-la meme ou nous avions été pris sous un soleil de plomb dans les gigantesques embouteillages de la ville a notre arrivée en octobre 2008). En effet, la circuation a Nairobi est ici un probleme qui n'a rien a envier aux heures de pointe au pont Champlain a Montréal! Mais la, ce fut un charme. Le taxi se faufila entre les voitures sans phares et les piétons égarés. Nous avons traversé le centre ville. Puis nous nous sommes engouffrés dans des rues plus sombres. Tout a coup, je retrouvais l'Afrique que je venais chercher. Celle des rues défoncées, des poubelles qui trainent, de la poussiere qui flotte dans l'air, des grillades sur les trottoirs, des bars qui crachent du reggae a s'en crever les tympans. L'Afrique de millions d'africains.

La voiture s'arreta en avant d'une porte grillagée. Sur la façade était écrit «Khweza Bed and breakfast». Nous étions arrivés. Un grand costaud sorti et empoigna nos 2 sacs a dos (plus de 32 kilos réunis!). L'endroit était tres agréable. Patio intérieur sur un hauteur de 4 étages, terrasse sur le toit, chambre confortable avec douche et toilette. Ce serait parfait pour une premiere nuit.

L'estomac se faisant violence, nous avons demandé au grand gaillard ou est-ce que nous pourrions trouver quelquechose a manger sur le pouce avec, pourquoi pas, une «petite frette» pour feter notre arrivée. Il nous proposa de nous amener quelquepart. Avec lui, nous avons marché les quelques centaines de metres qui nous séparaient du «red carpet», un de ces bars a la musique forte, aux murs tapissés de nombreux écrans de TV diffusant la «premier league» anglaise de soccer. Les prix y étaient plutot élevés (certainement a cause de notre paleur qui tranchait avec la fréquentation de la place...). Finalement, nous avons pris une frite a emporter et sommes retournés la manger sur le toit du Khweza. La vue sur la ville y était splendide. L'humidité avait envahi l'atmosphere et un petit vent glacial nous rappelait que le mot chaleur n'est pas un synonyme du nom Afrique! Nous avons mangé notre frite gorgée d'huile avec une bonne «tusker» (biere d'ici) et avons finalement été dormir. Apres tout, il va nous falloir prendre rapidement le dessus sur les 8 heures de décallage horaire si nous voulons attaquer notre ascension du Kilimandjaro aux premieres heures de 2011.

La nuit a été mouvementée pour ma part. Entre le bruit des camions qui passent sous la fenetre et ce mal de gorge qui me souhaite la bienvenue en terres africaines, je n'ai cessé de me réveiller aux heures. Mais je n'écris pas ce blog pour me lamenter ni pour vous faire pleurer. Alors retournons aux joies du voyage...

Nairobi depuis la terrasse de l'hotel Khweza
A 7 heures, j'ai finalement ouvert les yeux pour de bon. La lumiere du jour pointait. Laissant JM dormir, j'ai pris mon ordi et mon appareil photo pour vous taper ces premiers mots de mon aventure africaine. L'humidité était intense. La brume avait encore la possession des lieux. La ville se réveillait tranquillement. Au dessus des toits de taule s'élevaient ça et la d'énormes voluptes de fumée couleut ébene: c'était l'heure a laquelle on brules les poubelles dans les rues. Dans la ruelle en arriere, un homme trie les déchets. Dans la rue en avant, les gens marchent paisiblement. La vie prend forme. Un rayon de soleil passe a travers les nuages et me chauffe le dos. Ma polaire est alors de trop. Un autre café. Écrire encore et encore. Il me semble que la piqure de l'écriture m'a repris. Tant mieux. Pour moi. Pour vous. Pour aujourd'hui et pour demain. Pour toujours.

Il est 8h45 et JM vient d'apparaitre. Ça tombe bien, je viens de rejoindre la ligne du temps en rendant mon récit jusqu'à ce matin. Il est temps de déjeuner car nos assiettes arrivent. Je ne peux m'empecher d'avoir une pensée pour celle qui m'accompagne en permanence dans mon coeur: ce jus de mague frais est absolument divin!

dimanche 26 décembre 2010

2010-12-26 Heure h -48

Lundi 27 décembre, 00h27.

Lampe frontale. Couteau. Pharmacie. Fourrures polaires. Maillot de bain. Chaussette de montagne. Débardeurs. Ipod. Appareil photo. Voilà quelques-uns des premiers items rassemblés sur le dessus de mon sac à dos.

Pour la première fois depuis bien longtemps, il n'y aura qu'un seul backpack de bouclé le 28 en après-midi. En effet, si Sylvie m'a accompagné pour tous les voyages depuis les 5 dernières années, c'est seul que je partirai cette fois-ci à l'autre bout de monde. Ça doit être pour ça que j'ai une grosse boule dans l'estomac. Pas l'habitude de ce ''feeling'' là moi. Normalement, c'est presque une routine. Une normalité. Une nécessité même. Faire son sac. Sortir son passeport. Se préparer à sentir le kérosène. Avoir le cœur qui bat lorsque l'avion s'aligne en bout de piste. Découvrir de nouveaux paysages, une nouvelle ville, de nouvelles faces. Mais nos vies de travailleurs nord-américains ne nous permettront pas cette foic-ci de partir ensemble. Il nous faudra attendre encore 3 mois pour cela. Alors je pars à moitié. Sans ma moitié qui reste ici dans la froidure de l'hiver qui s'est installé. Mais je reviens bientôt. Promis!

En réalité, je ne pars pas complètement seul. Jean-Marie m'accompagne. Il en est passé du temps depuis que je suis allé le chercher à l'aéroport alors qu'il arrivait de France, un visa en poche. Quelques mois plus tard, femme et enfants débarquaient à leur tour. La solidarité d'immigrés a fait le reste. Puis nous sommes devenus des amis. Au point qu'il vienne nous retrouver au Vietnam durant notre tour du Monde. C'est là qu'il avait lancé cette idée un peu folle d'aller en Afrique faire l'ascension du Kili. Le Kilimandjaro. Le toit de l'Afrique avec ses neiges éternelles au sommet de ses 5892 mètres. L'idée était folle. Tout autant que ma proposition de l'y accompagner.



Puis le temps a filé. Jusqu'à cette bière prise dans le jardin par une belle journée d'été. Jean-Marie, Christophe et moi-même. Le Kili est réapparu après 18 mois de silence. C'était pour cette année. Ou le début de la prochaine. Finalement, la date fut posée: ce serait à cheval sur 2010 et 2011!

Et nous voilà, quelques mois plus tard. Le gazon est recouvert de neige. Le boxing day a été fructueux. Dehors, le vent souffle et les -15 degrés contrastent avec les 35 degrés de l'été. Mais dans 48 heures, nous retrouverons la chaleur. Un peu plus loin. À 10000km d'ici, dans la savane africaine. Celle-là même que nous avions traversé il y a un peu plus de 2 ans. Cette savane qui nous a tant marqué par sa faune, sa flore et ses habitants. Par ses contrastes et sa rudesse. Par son immensité et sa magnificience. Dans 48 heures, nous serons au pied du géant africain qu'il nous faudra alors affronter pour nous mériter le fameux lever de soleil sur les plaines tanzaniennes.

Allez. Assez rêvé pour aujourd'hui. Il y a encore tant de choses à finaliser. Et dire que demain ne compte que 24 heures...