Le réveil fut plus douloureux que le précédent. Les orteils m'avaient vraiment fait souffrir toute la nuit. Le froid avait été encore plus intense que la veille. La température était descendue a 0 degrés dans la tente. le haut du corps avaiit tenu bon avec une couche thermique et 2 polaires. Mais le point faible demeurrait les orteils. C'est toujours pareil. Il aurait fallu que j'amene mes bottes de neige pour dormir avec. Et encore... Alors petit conseil aux futures grimpeurs du Kili: trouvez-vous des bottes souples que vous pourrez mettre a vos pieds. Et en y repensant bien, nous aurions du nous amener des chauffe-mains que nous aurions pu transformer en chauffe-pieds!
Mais comme la veille, l'ouverture de la tente effaça en une seconde la rudesse de la nuit. En avant de nous se dressait le Kili. Un peu plus proche que la veille. Comme pour nous encourager. Comme pour nous appeler. Et en arriere de la tente, le Mont Meru, autre grand sommet de Tanzanie, crevait les nuages qui flottaient dans la plaine.
Il est ici intéressant de voir la puissance du corps et du subconscient. En effet, en toute autre circonstance, un sommeil aussi précaire aura entrainé inéluctablement un début de journée difficile pour ne pas dire exécrable. Mais la, en une fraction de seconde, le négatif s'était dissipé pour laisser la place a l'émerveillement et a la plus grande des motivations. Des instants a se rappeler la prochaine fois que le moral sera a la baisse...
Apres un autre petit-déjeuner-pause-photo, nous nous sommes mis en route. Le programme d'aujourd'hui était pas mal plus corsé. 6 a 7 heures de marche de prévues. Avec une montée a 4600 metres en guise d'acclimatation puis un retour a 3950 pour passer la nuit. C'est parti!
Nous avons levé les pattes vers 9h00. Encore une fois, les nuages courraient sur les pentes du Kili depuis la plaine et remontaient pour engloutir le camp.
La premiere partie de la journée se passa bien. Le rythme était bon. Mais vers 13h00, nous avons atteint une sorte d'intersection. Ceux qui fisaient la route de machame en 6 jours continuaient jusqu'au prochain camp. Mais nous qui la faisions en 7 jours allions faire un crochet par «lava tower», un col entre 2 pics volcaniques a 4600 metres. La faim se faisant sentir (et voulant éviter la fringale), je demandais au guide de faire une pause mais celui-ci nous fit continuer: «on est presque au sommet et on mangera en haut». Finalement, ce fut pres d'une heure de plus que nous avons fait. Durant cete heure, nous avons alors été pas mal plus confrontés au manque d'oxygene. Le souffle commença a etre plus court, plus haletant, et la marche devint plus machinale. Les dernieres centaines de metres furent plutot éprouvantes. Et nous étions encore 1300 metres plus bas que le sommet du Kili. A ce moment la, il est évident que les choses se bousculerent dans ma tete. Pas question de renoncer, bien évidemment. Mais un questionnement quant a l'effort que demanderait l'atteinte du sommet.
Finalement, nous avons atteint «lava tower» ou soufflait un vent glacial. A peine abrités derriere les pics de lave, nous avons avalé notre lunch en évitant d'attraper froid. Puis nous avons repris la descente par l'autre coté. Abrupte. Raide. Glissante. Mais pas le choix. Et surtout pas le goût de trainer la-haut!
Plantes endemiques au Kilimajaro |
Alors que nous redscendions, la flore réapparu. Des grosses plantes endémiques, sortes de palmier datier croisé avec un cactus. Le ciel s'alourdit et une pluie fine se mit a tomber. Le chemin était un peu cahotique. Cela constituait une sorte de test pour les genoux fragiles de JM. Nous avons pris notre temps. Tout le monde nous a dépassé. Dans ma tete résonnait la célebre phrase du Barron Pierre de Coubertin «l'essentiel, c'est de particper». Alors ne nous pressons pas et contentons nous de rejoindre le camp de Barranco entiers et en bonne santé afin de pouvoir continuer notre route demain matin.
Sur le bord du chemin se dressait une personne immobile abritée dans un poncho. C'était Moody qui était remonté a notre rencontre. Il nous condusit dans le dédalle des tentes et nous nous sommes mis a l'abris dans la notre, laissant la pluie providentielle arroser les flancs du vieux volcan. Pour ma part, ce fut une sieste profonde qui me perit de reprendre quelques forces apres cette journée passablement éprouvante.
Coucher de soleil sur la falaise du camp de Baranco |
Vers 18h00, la pluie avait cessé et en laissant place a de chauds rayons de soleil. Ils baignaient le camp tout entier et éclairaient la majestueuse falaise qui dominait les tente. Au beau milieu du campement, un regroupement que nous n'avions pas encore remarqué. Il s'agissait du tour-operator «tusker», spécialiste de la destination, avec ses dizaines de tentes jaunes alignées au cordeau, ses MES (grandes tentes pour manger en groupe), ses tentes pour les toilettes chimiques et l'immense drapeau de la compagnie qu flottait au dessus de cet ammas jaune-citron. Une ville dans le camping!
Des que le soleil eut basculé derriere la montagne, un froid intense s'emparra de l'espace. Juste de quoi nous envoyer nous enfermer pour manger. Mais pour ma part, l'appétit était plutot mince. Je me contentais de quelques pates, sans sauce. Rien a faire, ça ne rentrait pas.
Comme tous les soirs, le guide et son assistant vinrent pour le debriefing de la journée et pour les consignes du lendemain. Ils étaient bien contents de notre rythme, meme si cela me paraissait étonnant du fait de notre lenteur par rapport aux autres marcheurs. Nous étions arrivés bien apres tout le monde aujourd'hui... Demain, ce serait une petite journée. 2 a 3 heures de marche. Tiens tiens... j'ai déjà entendu ça et ça avait pris pres du double. Mais nous verrons bien. De toute façon, ne sommes-nous pas ici pour marcher? De plus, le départ aurait lieu a 9h00 afin d'éviter l'embouteillage sur le chemin du départ. En effet, le sentier était apparemment plutot escarpé et les centaines de personnes devant l'emprunter occasionnaient un ralentissement qu'il ne nous était pas utile d'alimenter.
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