La veille, Gabriel nous avait proposé de nous lever et de partir tot. En effet, le dernier jour, il reste environ 3 heures de marche pour rejoinde la porte de Mweka a 1300 metres. C'est a cet endroit que l'on signe notre sortie du Parc et qu'on nous remet le certificat attestant de la réussite de notre ascension. A ce moment la, des centaines de touristes doivent passer par ce goulot d'étranglement, générant une interminable atente avant de pouvoi quitter. Qui plus est, partir plus tot que les autres compenserait pour la lenteur relative de notre marche.
A 6h00, notre petit déjeuner nous était servi et a 6h45, nous nous appretions a prendre le chemin de la sortie. C'est a ce moment que toute l'équipe est venue nous voir pour nous serrer la main et nous remercier pour les pourboires. Ils semblaient comblés et c'était tres bien ainsi. L'aventure et son succes auraient été impossibles sans chacun d'entres eux. Bravo les gars!
Autour de nous, la végétation était absolument magnifique. Les premiers rayons du soleil filtraient a travers la foret luxuriante. Les lichens se balaçaient aux branches des cedres. Des fleurs éclatantes parsemaient ça et la le sous-bois. La mousse au vert éclatant recouvrait les troncs centenaires. Grandiose panorama pour ces dernieres heures sur le Kili.
En descendant, le coeur était joyeux. Gabriel nous confia sa surprise a nous avoir vu réussir l'ascension. En effet, depuis le départ, l'équipe doutait de notre capacité physique, nous prenant pour des «gars de la ville» qui ne seraient pas capables de se rendre jusqu'en haut. Ce qu'ils n'avaient pas considéré, c'était la force située entre les 2 oreilles: un moral d'acier et un mental a toute épreuve. Mais disons que cela déclenche toujours une certaine satisfaction personnelle que d'avoir déjoué les pronostics des experts...
Sur le chemin, une drole de brouette attira notre attention. Une sorte de brancard métallique munie en dessous d'une roue de vélo. Il s'agssait la de l'équipement utilisé pour évacuer les blessés de la montagne. Et aussitôt nous étions-nous questionnés sur l'inconfort de la chose qu'une équipe de porteurs apparu, déplaçant le meme équipement de transport, une personne dedans et 4 autour. En dévallant la piste cahoteuse, la civiere sautait de tous les cotés. Le patient, un guide qui ne s'était pas senti bien, faisait des bons impresionnants. Ils ne s'y seraient pas pris autrement si ils avaient voulu l'achever! Chose certaine, j'étais bien heureux de pouvoir redescndre sur mes 2 jambes!
Des dizaines de porteurs courrient dans la descente. Pour eux, c'était une autre grosse semaine de travail qui s'achevait. Cela était synonyme de paie. En effet, lorsqu'ils entrent dans le parc le premier jour, ils remettent leur carte de porteur au représentant de leur regroupement (association de porteurs). Le dernier jour, ils récuperent alors leur carte qui leur est remise dans un petit sac en plastique contenant également leur paie.
Finalement, malgré notre lenteur et nos tres nombreuses pauses photo, la descente nous prit moins de 3 heures. JM sautait comme un cabri et n'utilisait meme plus ses batons de marche. Ce devait etre le miracle du Saint Kili...
Arrivés seuls et parmi les premiers a la porte, nous avons émargé dans le grand cahier et avons rejoint l'équipe autour du minibus qui nous attendait. Les porteurs récupéraient leur paie. D'autres s'áffairaient a se laver aux grands lavabos prévus a cet effet. Apres 1 semaine de dur labeur et sans se laver, c'était la une étape importante avant de retrouver leur famille.
Le minibus s'ébranla. Le chauffeur mit un CD et la musique se mit a cogner. Une grosse basse bien profonde secouait le petit véhicule dans lequel nous étions tous entassés. Autour de nous défilaient les plantations de bananiers et de caféiers. La chaleur était confortable. En arriere de nous, les gars reprenaient en choeur le refrain des chansons. L'esprit était a la fete!
Gabriel nous avait dit que le dernier jour, il était dans les habitudes que le groupe s'arrete dans un petit restaurant sur le bord de la route, que nous commandions a boire et a manger et que nous partagions le tout ensemble puisque nous étions une équipe. Ça sentait bizarre mais il nous fallait bien voir de quoi il en retournait. Finalement, nous avons atterri dans un restaurant sur le bord de la route a l'entrée d'Arusha. Tout le monde se commanda a boire. Le guide se chargea de commander a manger pour tout le monde. La spécalité ici en Tanzanie, c'est la viande grillée. Puis Gabriel fit un petit discours pour nous remercier et nous féliciter pour notre ascension. L'équipe applaudit. En guise de test, je lui dit que la tournée était pour nous. Quelquechose dans son regard me fit rapidement comprendre qu'il était évident dans la tete de tout le monde que la facture était pour nous, les boissons et le repas! A ce moment la, JM et moi nous sommes lancés un regard complaisant. Le subterfuge avait été découvert. Nous étions comme pris dans un piege sans réelle issue. Rapidement, nous avons esquissé un aperçu de ce que cela pourrait représenter et mis le tout en perspective, et ce n'était pas la fin du Monde. A vrai dire, cela nous faisait plaisir. La seule variable était de n'avoir aucune idée des tarifs pratiqués ici. Et aucun doute que le guide connaissait la place, donc qu'il aurait une commission sur la facture, et que le tarif que nous allions payer serait un tarif «muzungu»! Mais nous ne nous sommes pas arretés a cela et avons passé un bon moment avec l'équipe. Finalement, la note nous fut livrée. Il fut tres drole de voir les 9 paires d'yeux se tourner unanimenent vers nous lorsqu'on nous remit le petit bout de papier blanc sur lequel était griffonné l'addition. Ils attendaient de voir notre réaction qui fut certainement la meme que celle de tous les touristes qu'ils amenent ici a chaque retour et a qui ils doivent faire le meme coup. C'est bien simple, l'addition était exactement le double de notre estimation. Mais bon, nous étions tombés dans le panneau comme des débutants. La manoeuvre avait été bien ficelée, profitant de l'émotion pour abaisser notre niveau de méfiance! Et en bout de ligne, le montant par personne demeurait dans quelque chose de tout a fait acceptable. Une bonne leçon. Une de plus.
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