jeudi 6 janvier 2011

2011-01-06 Un descente interminable

En avant de nous, le soleil montait tranquillement dans le ciel et réchauffait rapidement l'atmosphere. Si la montée avait été un défi d'endurance, la descente en serait un de résistance. En effet, JM souffre des genoux. Lors d'une ascension du Mont Sutton il y a quelques mois, il s'est retrouvé bloqué au sommet, des douleurs sux genoux l'empechant de redescendre. Aujourd'hui, le Mont Sutton s'appelait Kilimanjaro et les 200 metres de dénivelé s'étaient transformés en 1300 metres. Heureusement, il avait suivi de nombreux traitement de phyisio et s'était équippé d'ortheses spécifiques qui devaient lui permettre de passer a travers le Kili. D'ailleurs, jusqu'à date, tout avait tes bien été.

Nous avons donc pris le chemin de la descente. Environ 3 heures sur un chemin abrupte tout en sable. Personnellement, j'ai enore le douloureux souvenir de la descente du Mont Taishan, en Chine, et de ses 6600 marches. Le lendemain, il nous avait été impossible de nous lever ni de marcher tellement nos cuisses et nos mollets étaient douloureux. Les premiers pas dans la descente me rappellerent immédiatement ces instants la. Il allait donc falloir etre prudent de ne pas trop se presser.

Gabriel et Moody sautaient dans la descente. Ils marchaient vite. Courraient presque. Ça semblait tellement facile a les voir aller. Mais pour moi, impossible de tenir un quelconque rythme acceptable. Mes cuisses me faisaient souffrir énormément. Comme si elles n'arrivaient pas a éliminer l'acide lactique. Elles brulaient et m'empechaient de descendre plus d'une minute d'un coup. J'étais vrament vidé. Derriere moi, JM tenait lui aussi un rythme tres modeste. Lentement mais surement. Pole-pole! Mais finalement, le rationnel prit le dessus sur l'émotif, ce qui nous permit de passer a travers ces 3 heures infernales et interminables.

J'avais pris un peu de distance sur JM. Quelques centaines de metres. Nous étions chacun dans notre bulle et c'était bien ainsi afin que tous les 2 nous puissions arriver jusqu'au camp.

Enfin, en contrebas, je pouvais apercevoir le campement. Tout d'abord, je n'ai pas reconnu Barafu d'ou nous étions partis dans la nuit. En avant de moi, un groupe de 3 français achevait également sa descente. Nous avons échangé trois mots. Bien évidemment, je n'en pouvais plus et laissais savoir ma hate a m'allonger pour dormir un peu. «Ah, vous descendez pas jusqu'à Mweka?» me demanderent-ils. «Mweka, c'est ou ça? - En fait, normalement, on s'arrete manger a Barafu et apres on continue la descente jusqu'au camp de Mweka, a 3000 metres d'altitude». Ces mots eurent un effet dévastateur. C'est pas vrai, on va pas descendre jusqu'à 3000 alors qu'on arrive a peine a 4600. Je suis mort moi! Gabriel saurait m'infirmer cette info. Mais bien malheureusement, celui-ci du confirmer le fait que l'arret a Barafu ne serait que de courte durée, juste le temps de manger. Apres, il restait 4 heures de descente! Nooooooooooooooooooonnnnnnnn! Je crus m'évanouir mais mmon orgueuil me sauva. Je n'aurais pas le choix que de descendre. Il me fallait cependant avoir un minimum de repos si je ne voulais pas m'écrouler lachement sur le premier rocher venu. Gabriel accepta donc ue je m'allonge le temps que JM arrive.

Mon état était tres bizarre. Comme un lendemain de super-mega cuite (brosse). Lorsque le cerveau flotte non plus dans le liquide cephalo-rachydien mais plutot dans une sorte de mélange alcoolisé. Lorsque les yeux regardent le corps avancer comme dans un film. On a perdu le control de ses propres mouvements. Autant dire qu'a pein la porte de la tente passée, j'étais rendu sur une autre planete!
Mes yeux s'ouvrirent soudainement. Il était 11h45. JM était arrivé et s'était lui aussi allongé. Dehors, une véritable fourmillere s'activait. En fait, les porteurs du groupe de ce soir étaient arrivés et montaient les campements pour les marcheurs qui allaient arriver. Ils avaient besoin de la place ou se trouvait notre tente. Notre servuer nous apporta un bol de gruau et du pain. Il fallait mager tout ça rapidement. Le regard des porteurs autour ne pouvait cacher l'étonnement de nous voir si vidés. Nous avons avalé nos portions et avons remis nos sacs sur le dos. Gabriel et Moody nous attendaient. L'heure du départ avait sonné.

Finalement, ces 4 heures de descente additionnelles furent moins pires que prévu. La petite heure de sommeil avait été fort bienvenue et particulierement réparatrice. Le chemin était fort agréable. La température confortable. Et le corps avait du mettre en circulation une bonne dose de dopamine et d'adrénaline pour nous conduire a bon port. Peu a peu, le paysage lunaire fit place a une végétation dispersée. Puis le tout se densifia lentement pour former une flore plus homogene. En milieu d'apres-midi, nous avons traversé a un camp a 3700 metres d'altitude. Nous étions sur la bonne voie!

A 17h00, apres 16h30 de marche et 4200 metres de dénivelé cumulé (1300 metres en positif et 2900 en négatif), rendus en pleine foret vierge, nous entrions dans le camps de Mweka, a 3000 metres. Les porteurs étaient venus a notre rencontre pour nous aider et porter nos sacs a dos sur les dernieres centaines de metres. La forme était au beau fixe. Le moral aussi (surtout en se disant qu'on l'avait fait!).

La température était bien plus confortable. L'environnement de foret vierge était accueuillant. On sentait la joie dans toutes les équipes. Demain, nous serions a Arusha et ils pourraient retrouver leur famille apres une grosse semaine sur les pentes du Kili.

Dans notre tente, il nous fallait régler un point important: la distribution des pourboires. Selon l'agence, et en présence du guide, les fourchette de pourboires se stuaient comme suit: porteur, de 5 a 7$ par jour; cuisinier: de 6 a 8$ par jour; guide: 10$ par jour. Bien évidemment, toute sastisfaction supérieure de la part des marcheurs pouvait engendrer un réhaussement des ces tarifs, ce qui serait a la grande appréciation de l'équipe. En ayant pu constater les conditions difficiles dans lesquelles tout le monde a travaillé et en guise de reconnaissance de l'excellente qualité du travail de tous, nous nous sommes permis un léger dépassement des taux. Au total, les pourboires pour une équipe de 9 se seront élevés a un montant de 520$ pour 2. Je me permets de noter ce détail car il a été relativement difficile de trouver ce genre d'information en préparant notre voyage. Et il est important de bien faire attention de ne pas froisser les gens en ne donnant pas assez ou bien de créer un précédent en donnant trop. Nous avons remis au guide le total avec un papier mentionnant le montant par membre de l'équipe. Ainsi, nous voulions éviter qu'il fasse une interprétation personnelle des prestations a verser a chacun...

Finalement, apres un bon repas pour lequel l'appétit était revenu, nous avons enfin pu nous endormir, sereinement, fiers d'avoir atteint ensemble le toit de l'Afrique.

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