mardi 4 janvier 2011

2011-01-04 Porteur, une nécessité et non un choix

Lorsque nous avions rencontré Gabriel dans le bureau de l'agence, nous lui avions posé de nombreuses questions sur notre expédition, dont une tres impotante sur les poureboires. En effet, ceux-ci sont a ajouter au cout de l'activité, et il est important de savoir d'avance de quel ordre ils sont afin de ne pas froisser personne et de ne pas provoquer de malentendu avec l'équipe. C'est alors que, concernant le montant a remettre aux porteurs, il avait eu cette phrase: «pour les porteurs, c'est entre 5$ et 7$ par jour, mais c'est un travail tres difficile et il ne sert a rien que je vous en parle maintenant. Vous jugerez par vous-meme». Cette journée du 4 janvier allait nous permettre de mettre des images sur des mots...

Le réveil fut meilleur que les précédents. La pente qu'avait la tente m'a fait glisser, tourner et virer toute la nuit mais pour une fois, je n'avais pas eu froid. Presque chaud meme, malgré le fait que dehors le gel était apparent. Merci Moody!

Dehors, le spectacle quotidien était présent. Le Kili. Encore et toujours plus proche. Cette fois-ci, on ne voyait plus de vallée entre lui et nous. Nous étions a meme son flanc.
Reveil au pied du Kili, une fois de plus
 Alors que nous prenions notre petit-déjeuner, les autres campements commençaient a quitter. La route que nous devions emprunter se dessinait lentement sur l'immense  falaise au fur et a mesure que les premiers porteurs progressaient avec leur gros sac blanc sur la tete. La verticalité semblait inquiétante. Et de loin, les efforts de  chacun étaient indéniables. On progressait visiblemet a pas de tortue. On distinguait bien la centaine de porteurs de chez «tusker» avec leur gros sacs jaunes remplis de matériel. Plutot impressionnantpour commencer une journée de marche!

Poteurs sur la falaise de Baranco
Vers 9h00, ce fut a notre tour de nous mettre en route. Immédiatment, nous avons attaqué l'ascension de la falaise. Elle était tres raide mais l'espace pour marcher était relativement large. Et donc tres sécuritaire. Mais la marche se transformait parfois en varappe. Les rochers étaient nombreux. Il fallait s'aider de ses 2 mains pour grimper. Les porteurs devaient eux aussi escalader, déposer leur lourde charge plus haut, se faufiler dans les maigres interstices de la roche puis remettre leurs 25 kilos sur la tete. A ce moment la j'ai compris les mots de Gabiel dans le bureau. On est pas porter par choix. Mais par nécessité!
L'ascension de la falaise nous prit plus d'une heure. Elle fut plus technique qu'éprouvante. Une fois en haut, nous avons pu reprendre un rythme plus normal. Le chemin n'était pas particulierement difficile. Une belle balade en altitude en quelques sortes.

En milieu d'apres-midi, nous avions rejoint le camp. Apres 4.5 heures de marche. Je vous avais bien dit que nous marchions lentement!

Le soir, alors que le soleil se couchait, le Kili fit une breve apparaition a travers les nuages. Juste le temps d'une photo. Comme pour nous montrer qu'il était bien la. Toujours un peu plus proche. Qu'il nous suivait du regard. Qu'il nous offrait sa protection afin qu'on aille jusqu'au sommet le rencontrer.
Campement a Karanga

La nuit était maintenent tombée. Mon appétit m'avait vraiment abandonné. C'est en me forçant que j'avalais quelques frites. JM avait quant a lui un appétit d'ogre. Il mangea presque toutes les frites a lui seul. Et termina les légumes en sauce tomate, malgré leur coté un peu... pimenté!

Étant sorti de la tente pour des raisons naturelles, je pouvais observer le ciel parfaitement dégagé, le Kili qui brillait sous les étoiles et la ville de Moshi en bas de la vallée. J'ai appelé JM et nous avons fait une séance de photos plutot intéressante. Vous aurez bientôt l'occasion de voir le Kili comme vous ne l'avez jamais vu!

Peu apres m'etre endormi, une lumiere une peu affolée et un bruit de fermeture éclair me réveillaient. C'était JM qui sortait. Ça arrive avec l'altitude. Mais peu de temps apres la scene se répetta. Et encore une fois. J'ai alors bien compris qu'il se passait quelque chose d'anormal. En fait, JM souffrait de diarrhées aigues et devait sortir sans cesse de la tente. Imaginez l'inconfort lorsque cela vous arrive a la maison. Maintenant, ajoutez le fait que vous etes dans une tente, a 4000 metres d'altitude et qu'il fait environ -5 degrés a l'extérieur. Le plus difficile est sans contredit de se réchauffer apres etre sorti 5 minutes. Autant dire que ce ne fut pas une nuit facile, ni pour l'un qui était malade, ni pour l'autre qui du s'en occuper.

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